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Louga, 16 juin (APS) - Le maître coranique Serigne Fall a invité samedi à Louga (nord) ses pairs à s’ouvrir davantage au système éducatif conventionnel, pour permettre à leurs élèves d’acquérir d’autres connaissances de base.
‘’Le +daara+ (école coranique) ne devrait plus se limiter uniquement à la mémorisation du Coran, le livre saint des musulmans. Les maîtres coraniques devraient permettre à leurs élèves de faire des apprentissages ayant trait à la modernité’’, a dit M. Fall en wolof, à l’occasion d’un panel organisé par l'ONG Plan International et l’Inspection d’académie de Louga.
Cette activité entre dans le cadre de la célébration de la Journée de l’enfant africain. Plan International et l’Inspection d’académie de Louga ont, à cette occasion, organisé une randonnée de sensibilisation, un tournoi de génie en herbe et un concours de récitation du Coran, auxquels ont participé des pensionnaires de nombreux ‘’daara‘’ du département de Louga.
‘’Il y a encore peu de temps, il était quasi impossible de voir des maîtres coraniques et des représentants de l’éducation formelle s'asseoir côte-à-côte, à cause des préjugés. Les maîtres des +daara+ ont toujours considéré que l’enseignement officiel était contraire aux valeurs de l’islam. Cela tend aujourd’hui à disparaître, car nous poursuivons les mêmes objectifs en matière d’éducation des enfants’’, a expliqué M. Fall.
Il a aussi invité les organisations non gouvernementales et d’autres entités engagées dans la protection des enfants à cesser de stigmatiser les écoles coraniques, en les assimilant au phénomène de la mendicité.
‘’Les gens ont tendance à ne voir que les inconvénients de la mendicité, alors qu’elle a été conçue à l’origine pour endurcir les garçons et les former à devenir des adultes responsables, par l’enseignement de valeurs comme l’humilité et l’autonomisation’’, a expliqué Serigne Fall.
‘’Normalement, ce sont les parents qui doivent assurer la nourriture de leurs enfants fréquentant les +daara+. Mais, ils ne le font pas. Les maîtres coraniques ne recevant pas d’aide de l’Etat sont souvent obligés de faire mendier les élèves’’, a-t-il fait valoir.
M. Fall a néanmoins admis que certains abus sur les enfants sont le fait de certains maîtres coraniques et d’autres acteurs profitant de ‘’la non-administration des +daara+ par le gouvernement, pour exploiter des enfants’’.
‘’Un des inconvénients de la mendicité réside dans le fait que certains enfants subissent des pressions et sont exposés à des tentations, qui font qu’ils n’ont pas assez de temps à consacrer aux études‘’, a-t-il déploré.