La maltraitance des enfants prend "des proportions inquiétantes", selon un islamologue

   Par APS | APS | Mercredi 23 novembre, 2011

La maltraitance des enfants prend ’’des proportions inquiétantes’’ malgré l’existence d’un cadre réglementaire et juridique renforcé par les efforts des spécialistes, des organismes, associations et mouvements de défense et de protection des droits des enfants, a indiqué l’islamologue sénégalais Moustapha Wellé.

S’exprimant lors de la journée de prières et d’actions contre la maltraitance, il a décrit la mendicité, ‘’problématique plus que jamais d’actualité’’, comme ‘’la forme la plus visible’’ du phénomène de la maltraitance des enfants.

Pour mieux souligner que cette question doit rester une affaire de tous les musulmans, il a rappelé ce hadith du prophète : ‘’Celui qui voit une chose blâmable, qu’il la change par sa main. S’il en est incapable, qu’il la change par sa langue. Et s’il en est incapable encore, qu’il la change par son cœur.’’

Partant de là, tout musulman doit se sentir concerné et œuvrer pour la recherche de solutions pour ‘’éradiquer ce mal qui gangrène la société sénégalaise et qui affecte nos enfants au plus profond de leur âme’’.

‘’Aucun musulman, dit-il, n’a le droit de taire les turpitudes constatées au sein de la communauté. D’où un effort de rappel des recommandations des enseignements de l’islam face à ce phénomène de maltraitance des enfants.’’

‘’Il est constaté aujourd’hui que, malgré l’existence d’un cadre législatif et réglementaire, de conventions internationales, d’un code pénal et autres, l’enfant a investi tous les secteurs de l’économie dite informelle. Il est domestique, il est cireur, il est vendeur, il est porteur de bagages, il est mendiant, notamment talibé’’, a noté Moustapha Wellé.

‘’L’enfant est devenu un vrai faux adulte corvéable à merci. Il subit les pires formes de travail des enfants au détriment de sa dignité, de son bien-être, de sa santé physique et morale’’, a encore dénoncé l’islamologue.

Selon lui, la forme la plus visible et la plus inquiétante de la maltraitance est la mendicité. Les conditions de vie de certains talibés constituent une dérive urbaine, qui débouche sur une professionnalisation de l’acte.

Les talibés mendiants, qui arpentent les rues des centres urbains, et dont l’image choquante heurte et interpelle la conscience humaine sont pour la plupart issus de daaras de fortune qui font de leurs pensionnaires des pourvoyeurs de revenus.

‘’Ce qui est contraire au principe des daaras traditionnels, où l’enseignement et l’éducation de l’enfant selon les valeurs et préceptes de l’islam demeurent le seul objectif’’, affirme Moustapha Wellé.

Selon l’islamologue, ces daaras sont tenus par des marabouts et maîtres islamiques modèles, intègres et soucieux de leurs responsabilités et de leur engagement envers Dieu, envers les parents et les enfants.