LA MENDICITE DES ENFANTS : L’INNOCENCE SACRIFIEE
PLUS JAMAIS CA !!! A QUAND L’EVEILLE DES CONSCIENCES ? POUR UNE APPLICATION FORTE DES
MESURES DE PROTECTION DES ENFANTS TALIBES.
Faut-il une catastrophe pour éveiller la conscience des parents, de la communauté, de l’Etat
premier garant des droits des personnes? NON !
Et pourtant, ce lundi 04 Mars 2013, la communauté sénégalaise toute entière s’est réveillée
dans l’émoi et la consternation avec l’annonce de la perte cruelle de 9 enfants dont 8
enfants talibés. Et au regard de l’ampleur du sinistre, il est fort possible que ce bilan
provisoire s’alourdisse. Quel FARDEAU sur la conscience des autorités sénégalaises, des
parents, des leaders religieux, des maîtres coraniques, des acteurs de la société civile ?
Face à cette situation, il faut que chacun et chacune assument ses responsabilités pour ne
plus laisser les enfants mendiants à eux mêmes, pour ne plus regarder ces enfants innocents
continuer à souffrir dans le silence, sans aucune protection.
Ce drame doit amener l’Etat à accélérer la mise en oeuvre effective d’un plan d’urgence et à
long terme de lutte contre le phénomène de l’exploitation des enfants par la mendicité.
La Coalition Nationale des Associations et ONG en Faveur des Enfants (CONAFE SN) se
félicite de la décision du Président de la République de prendre des mesures urgentes dont
la fermeture des daaras hors normes sans délai et l’encourage à aller à bout de sa décision,
d’apporter des réponses appropriées en termes de prise en charge, de retour des enfants et
d’accompagnement des familles dans l’intérêt supérieur des enfants.
Vu les articles 32 et 35 de la Convention des Droits de l’Enfant et de l’article 21 de la Charte
Africaine des Droits et du Bien Etre de l’Enfant, des Conventions de l’Organisation
Internationale du Travail (OIT) notamment la convention n°138 ratifiée le 15 décembre 1999
et la Convention n°182 ratifiée le 1er juin 2000 et entrée en vigueur le 19 Novembre 2000 et
des recommandations n°146 sur l’âge minimum d’admission à l’emploi et n°190 sur les pires
formes de travail des enfants,
Vu l’arrêté du Ministère de la Justice réglementant l’ouverture et le fonctionnement des
structures d’accueil,
La CONAFE SN recommande à l’Etat:
D’assurer la scolarisation et le maintien des enfants à l’école, dans les centres de
formation professionnels,
De prendre et renforcer toutes les mesures de protection juridiques, institutionnelles
et communicationnelles pour mettre fin à la mendicité infantile notamment
l’application de la loi sur l’interdiction de la mendicité des enfants (article 245 CP)
dans toute sa rigueur,
De mettre en application les accords existants signés avec les pays limitrophes de la
sous région,
De valider et d’appliquer la Stratégie Nationale de Protection de l’Enfance.
La CONAFE SN :
Appelle les leaders religieux, marabouts et maitres coraniques, les parlementaires, les
médias, les élus locaux à soutenir l’action de l’Etat en mettant fin à l’amalgame
souvent entretenue entre l’enseignement coranique et l’exploitation des enfants par
la mendicité,
Exhorte les parents à assumer leurs responsabilités vis –à vis de leurs enfants car
comme le stipule l’article 18 de la CADBE « tout enfant a besoin de son père et de sa
mère pour son développement harmonieux »,
Invite les organisations de la société civile à conjuguer leurs efforts pour remplir
correctement leur mission de veille et d’alerte pour la sauvegarde l’intérêt supérieur
de tout enfant vivant au Sénégal.
Enfin, réaffirme sa disponibilité et son engagement à accompagner le gouvernement
pour une mise en oeuvre concrète des mesures de lutte contre l’exploitation des
enfants préconisées.
Dakar, le 5 Mars 2013