Kaolack : les imams invités à s’investir dans la lutte contre la maltraitance des enfants

Le directeur des droits et de la protection de l’enfant, Bassirou Kébé, a indiqué, lundi à Kaolack, que l’Etat exhorte les guides religieux à davantage s’investir dans la lutte contre la maltraitance des enfants.

M. Kébé présidait un atelier de partage et d’échanges de l’argumentaire islamique pour la protection des enfants, en présence notamment d’imams, d’animateurs d’émissions religieuses, de maîtres coraniques, d’oulémas du département de Kaolack.

‘’Le ministère de la petite enfance et de l’enfance, a-t-il souligné, invite, à travers cet argumentaire produit avec l’appui de l’UNICEF et du PARRER, à davantage indiquer aux gens la bonne voie à suivre pour éviter aux enfants toutes sortes de brimades.’’

Il précise qu’il s’agit de vulgariser l’argumentaire de 81 pages rédigé par l’imam Ousmane Samb qui invite à un changement de comportement et montre la position extrêmement pointue de l’islam par rapport à l’éducation et à la protection des enfants dans la société’’.

‘’Il y est aussi démontré que, contrairement à certaines croyances, l’islam est une religion qui bannit la maltraitance des enfants qui sont un don de Dieu (et) dont le développement est à surveiller’’, a poursuivi M. Kébé, ajoutant que la violence n’est pas l’apanage des maîtres coraniques.

La violence physique exercée sur l’enfant est constatée dans toutes les composantes de la société, le cercle familial, le quartier, le village, la ville, l’école, etc., a rappelé le directeur des droits et de la protection de l’enfant, convaincu que le vrai maître coranique ne favorise pas la maltraitance.

"Nous voulons, par ces échanges contradictoires dans les départements et les foyers religieux, arriver à des conclusions qui conduiront à l’adoption de l’argumentaire articulé autour de cinq parties que sont le regard de l’islam sur l’enfant, les enseignements islamiques et la protection de l’enfant et ses droits", a dit M. Kébé.

Le document traite également des différentes formes de maltraitance des enfants, de la mendicité, des responsabilités parentale, étatique et des maîtres coraniques et des conventions islamiques de protection des droits des enfants, a relevé le directeur des droits et de la protection de l’enfant.

Cette rencontre d’échanges est d’autant plus utile qu’elle permet aux maîtres coraniques de se mettre à niveau quant aux questions relatives à la lutte contre les violences faites aux enfants, a pour sa part estimé Oustaz Mamadou Pape Guèye, président de l’Association pour le soutien aux talibés de Thioffack (Kaolack).

Selon ce maître coranique d’un daara de 70 élèves dont 25 résidents, les responsabilités dans la violence faite aux talibés sont partagées entre l’enseignant trop sollicité et sans moyens, les parents qui se déchargent sur lui et l’Etat qui n’appuie pas tellement les daaras.

PON/ASG