Les raisons de la maltraitance des enfants

Enfants talibés : Cheikh Hamidou Kane révèle les raisons de la maltraitance

   Par Abdoulaye SIDY | Wal Fadjri | Samedi 15 octobre, 2011 05:45  | Consulté 85 fois  | 2 commentaires   Favoris

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Societe | Mots Clés: Talibes, Cheikh hamidou kane, Maltraitance, Marabouts, Islam

source: Wal Fadjri

Les enfants talibés subissent les rigueurs de l’enseignement religieux non pas parce qu’ils assimilent mal les leçons qu’on leur dispense, mais parce qu’ils n’ont pas apporté l’argent qu’on attendait d’eux. C’est en tout cas la conviction du Président du conseil d’administration (Pca) du Parrer, Cheikh Hamidou Kane qui en appelle à une forte mobilisation de la société sénégalaise contre cette pratique. 

Le président de conseil d’administration du Partenariat pour le retrait et la réinsertion des enfants de la rue (Parrer) Cheikh Hamidou Kane est pour l’enseignement religieux des enfants au Sénégal, mais pas au point d’exposer ceux-ci à l’insécurité. ‘Il est normal que les familles veuillent donner une éducation religieuse à leurs enfants, mais on peut donner cette éducation religieuse sans soumettre les enfants aux dangers, aux aléas, aux violences, à l’insécurité qui accompagnent le phénomène des talibés’, a objecté hier M. Kane lors d’une signature d’accord cadre entre le Fonds des nations unies pour l’enfance (Unicef) et le Parrer. Pour lui, ‘les sévices que subissent aujourd’hui les enfants, ce n’est pas tellement pour qu’ils apprennent bien le Coran, mais c’est parce qu’ils n’ont pas apporté l’argent qu’on attendait d’eux quand ils sont allés mendier’.

D’ailleurs, le Pca du Parrer qualifie ‘d’anormale’ cette pratique. Cheikh Hamidou Kane invite, à cet effet, la société sénégalaise dans son ensemble à se mobiliser contre. Il estime que l’action de communication pour parler aux familles, aux marabouts et à la société dans son ensemble doit avoir une place importante dans le dispositif de lutte contre le phénomène des enfants de la rue. ‘Il faut réaliser la conscientisation de la population, c’est cela le remède majeur. Sinon, l’Etat, dans ses divers démembrements, a une contribution importante à apporter pour administrer l’éducation, pour mettre en place une législation qui protège les enfants, pour mettre des structures éducatives importantes et adaptées’, croit M. Kane estimant ‘qu’il (L’Etat) a commencé de le faire’.

 

A travers la signature de cet accord de partenariat, l’Unicef et le Parrer prolongent ainsi l’engagement qu’ils ont en commun à travailler ensemble et qui a été contracté en 2005. Cette coopération contribuera aux efforts nationaux développés dans le domaine de la protection de l’enfant et portera plus particulièrement dans les domaines spécifiques de la prévention des phénomènes des enfants vivant dans et de la rue et de celui de la mendicité des enfants. Selon Mme Giovanna Barberis, représentante résidente de l’Unicef à Dakar, ce partenariat va donner une perspective nouvelle dans le volet communication de proximité pour le changement de comportement. Pour le moment, précisera-t-elle, c’est un accord cadre, en attendent que soient définies les activités spécifiques ou le budget spécifique. Cet accord est donc l’expression d’une volonté de mettre ensemble les efforts nécessaires pour combattre la maltraitance et améliorer les conditions de vie des enfants.

 

Pour Cheikh Hamidou Kane, l’Unicef est un partenaire privilégié du Parrer. ‘Ce partenariat nous permettra de renforcer les actions déjà entamées, de les consolider et de les inscrire dans la durabilité’, fait-il savoir. Non sans se réjouir de ce que l’Unicef dispose d’une expertise dans les domaines de la communication, de la santé, de l’éducation etc, mais aussi de ressources financières importantes qu’il alloue aux secteurs de sa compétence à l’intérieur du pays où il a des bureaux.

 

Durant les trois années précédentes, le Parrer, grâce au financement des Japonais à travers la Banque mondiale, a entrepris une série d’actions parmi lesquelles la réalisation de diagnostics sur la situation de la mendicité dans plus de deux cent villages des régions de Kolda, Kaolack, Thiès et Ziguinchor, l’élaboration de profils des daaras en fonction du niveau de respect ou de violation des droits de l’enfant dans des quartiers urbains et périurbains de Dakar, Mbour, Thiès, Rufisque, mais aussi la diffusion d’un argumentaire islamique contre la mendicité et la maltraitance des enfants, développée par l’Unicef et le ministère de la Petite Enfance, entre autres. Ces actions choisies comme illustration parmi tant d’autres ont permis, selon le Pca du Parrer, l’identification de 1129 familles à risques, de 5160 enfants talibés et de 759 écoles coraniques bénéficiaires du projet dans les zones pourvoyeuses des quatre régions précitées. Ces actions ont également facilité la mise en place progressive de microprojets pour ces familles, la réalisation de plus de 400 séances de sensibilisation dans les communautés pourvoyeuses d’enfants mendiants à Kolda, Kaolack, Ziguinchor et Thiès et enfin la mise en place de 146 comités de protection de l’enfant dans autant de communautés pourvoyeuses d’enfants mendiants.

 

 



17/10/2011
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