un autre monde est possible
UN AUTRE MONDE EST POSSIBLE
Du 6 au 11 Février 2011 Dakar fut la capitale du monde des altermondialistes et des progressistes pour donner une alternative au système néolibéral. Le terroir de la Téranga a regroupé plus de 75000 personnes dans l’enceinte de l’université Cheikh Anta Diop , qui abritait le 11e Forum Social Mondial. Cette rencontre internationale, était rehaussée de la présence de sommités intellectuelles, culturelles et politiques. Parmi celles-ci, on pouvait noter : Evo Morales, président de la Bolivie, Hugo Chavez président du Venezuela, l’ancien président du Brésil Luiz Inacio Lula Da Silva, Martine Aubry première secrétaire du parti socialiste français.
ACTION ENFANCE à travers sa participation au camp des jeunes aux ateliers thématiques a activement contriué à la réflexion sur les mécanismes des relations internationales, la compréhension des enjeux politiques, économiques et sociaux du monde. Il s’est agit d’une quête de plus de justice, d’équité et responsabilité sociale dans l’optique d’aboutir à un monde meilleur.
Le FSM a révélé la capacité d’actions et de transformations sociales des sans voix, qui en se connectant, en se concertant et en apprenant des bonnes pratiques des uns et des autres, peuvent vaincre l’injustice, la violence, la pauvreté…
Le FSM, tout en permettant un rassemblement des peuples du monde pour débattre des questions de l’heure, constitue un moment d’alliance, de partage, de construction des consciences politiques, en vue de faire émerger l’expression des mouvements populaires. Un tel mouvement social crée de l’espoir, redonne du courage pour faire bouger les choses. Ce qui s’est passé en Tunisie et en Egypte donne raison au forum social mondial.
Le camp des jeunes a permis à l’Afrique, au delà la fraternité, de l’amitié et l’ambiance socio-culturelle, de parler de ses défis et de sa place dans la géopolitique mondiale. Les jeunes en tant qu’acteurs de développement se sont interrogés sur le bilan des OMD à quatre ans de l’échéance.
Si, selon les critères de la banque mondiale, le monde est en constante progression en matière de réduction de la pauvreté, en Afrique, la situation demeure dramatique. Plus de 380 millions de personnes vivent avec moins de deux dollars par jour. Il faut ajouter à cela, les crises alimentaire, énergétique et économique qui ont aggravé la situation depuis 2008.
En ce qui concerne l’éducation pour tous : 72 millions d’enfants restent exclus de l’éducation dont 54 % de filles.
Les femmes continuent d’être victimes de violences et discriminations. Elles ont des difficultés d’accès à la terre et au crédit. Elles sont plus nombreuses parmi les travailleurs pauvres et sont confrontées aux obstacles d’accès aux soins.
Les progrès enregistrés en matière de réduction de la mortalité infantile risquent d’être annihilés par les effets des trois crises combinées énumérées plus haut. Il faut noter que les chocs économiques ont des impacts durables sur le développement des enfants.
La santé maternelle reste l’un des OMD sur lequel le monde a le plus avancé. Cependant, 10 % environ des femmes enceintes ne bénéficient pas d’un suivi adéquat pendant leur grossesse.
Le VIH/SIDA, le paludisme et d’autres maladies infectieuses comme la tuberculose ou la rougeole continuent de faire des milliers de morts chaque année. L’accès à des soins de qualité n’est toujours pas totalement assuré.
La préservation de l’environnement doit favoriser un développement non seulement économique, mais aussi humain.
L’atteinte de ces objectifs nécessite un partenariat mondial pour le développement. C’est ce que le Réseau Etudiant et Développement a compris en initiant « Juriste Citoyen », qui est un modèle de développement participatif consistant en une réappropriation du concept de développement par les jeunes. La stratégie consiste à s’éduquer, s’impliquer et à se mobiliser en ayant conscience de ses droits. Le principe c’est de considérer que les frontières ne peuvent arrêter l’expression, en tenant en comte que le développement est global, et ne peut se mesurer que par le partage équitable des bienfaits qui en découle comme le stipule la résolution 41/125 de l’AG des Nations Unies du 4 Décembre 1986. Ainsi les populations exprimeront leurs priorités liées à de fortes attentes concernant les services de base liés à leur survie.
Le bafoument des droits de l’enfant en général et plus particulièrement celui des talibés a préoccupé ACTION ENFANCE tout le long des assises du FSM. Aucun service de base n’est assuré pour cette catégorie d’enfant. Education, nutrition, santé, famille, tout est aléatoire pour lui, alors qu’il existe une législation nationale et internationale pour le protéger. Si le manque à gagner en termes d’éducation et de santé est mesuré, il y a lieu de s’interroger sur les responsabilités de l’Etat, des parents et des maîtres coraniques. Les conditions dangereuses auxquelles l’enfant est exposé et l’aspect d’exploitation économique auquel il est soumis, hisse la mendicité des enfants dans la catégorie des pires formes de travail des enfants. C’est pourquoi, ACTION ENFANCE a saisi cette tribune pour mener son plaidoyer et inviter à la synergie des acteurs. A cet effet, elle s’inscrit plus que jamais dans cette voie qui rend les droits humains incontournables afin d’assurer le droit au développement pour tous, pour qu’advienne un autre monde, où l’équité, la liberté et le plein épanouissement sont garantis.